top of page

"A crier dans les ruines" de Alexandra Koszelyk

Tchernobyl et Pripyat, la centrale et la ville, les deux sont liées, voire même indissociables.

Au milieu des années 70 deux enfants, Ivan et Léna se rencontrent dans cette ville promise à un avenir radieux grâce à la mise en service de la centrale. Mais à 3 ans, c'est encore l'âge de l'insouciance. L'atome est loin de leurs préoccupations.

Dix ans plus tard, l'atome est roi, la ville a doublé de taille, et le lien qui unit ces deux enfants est toujours aussi fort. Ils sont inséparables et s'aiment comme on en est capable à treize ans. Ils ont la vie devant eux, et des rêves plein la tête en cette année 1986.

Soudain, le 26 avril, alors que la ville dort paisiblement, la première explosion a lieu. Le tristement célèbre nuage noir fait son apparition. Au même instant, c'est l'esprit des deux amoureux qui s'embrume.

Le père de Léna fait partie des premiers témoins de la catastrophe. Il comprend le danger qui plane, et décide d'emmener sa famille loin de Pripyat.

Celle d'Ivan reste sur place, et assiste, impuissante, à la fin d'une époque et au début d'une autre, marquée par l'incertitude, les mensonges puis la terreur et les drames.

C'est la séparation, le déchirement pour eux deux. Pourtant, ils gardent espoir. La certitude des retrouvailles.

Mais lorsque on est jeune ado, on n'a pas forcément les armes pour faire entendre sa voix. Seul le souvenir de l'autre demeure dans les esprits, comme une musique lancinante, enivrante.

"À crier dans les ruines" n'est pas une simple romance, c'est avant tout le roman d'un pays acculé par les drames à répétition et de plusieurs générations marquées à jamais. Le roman d'Alexandra est une véritable odyssée moderne, rythmée et sensible. C'est une terrible, et touchante tragédie grecque au pays de l'atome.

("A crier dans les ruines", de Alexandra Koszelyk - Editions Aux forges de Vulcain - 204 pages - 19EUR - Août 2019)


bottom of page